Il reste encore un bon bout de chemin à faire avant que les (enseignants)-CHERCHEURS deviennent des enseignants-chercheurs.
Le tableau n’est pas tout noir, heureusement. De nombreuses universités ont un service d’accompagnement des enseignants, et même s’il est parfois très orienté outils numériques, la pédagogie y a en général une place (parfois très petite mais une place quand même). Certaines universités offrent des ateliers de formation pédagogique, voire une formation initiale. Certaines, tellement peu —mais certaines quand même—, prennent en compte les réflexions et projets pédagogiques développés pour la promotion et le recrutement des personnels.
Le problème c’est que, jusqu’à présent et dans la plupart des cas, le temps investi côté enseignement rend moins compétitif côté recherche que ceux qui n’en investissent pas. Et puis, en France du moins, l’aspect structurel (inséré dans les missions et services de l’université) de l’accompagnement pédagogique ne semble pas encore évident… la vague du moment est plus conjoncturelle, avec quelle pérennité (sachant que les « Investissements d’Avenir » se termineront en 2019)?
Le troisième volet des Investissements d’avenir affiche comme premier objectif le développement des innovations pédagogiques. En novembre 2016, Najat Vallaud-Belkacem a rappelé que 300 millions d’euros allaient y être consacrés, se félicitant d’avoir obtenu cet arbitrage à l’issue d’un « combat presque homérique ». Extrait de « Les enseignants-chercheurs sont-ils vraiment des enseignants?« , article paru sur le blog du Monde Défi d’Amphis le 8 décembre 2016